Compte rendu éthique 28 novembre 2023

De Résistance Non Violente
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ETHIQUE : APPROCHE ET METHODE

COMPTE RENDU REUNION DU 28 NOVEMBRE 2023 17H – 18H30

Participation d’Agnès, Monique et Sylvain Réunion autour des recherches et travaux d'écriture d’Agnès, Monique et Sylvain

Les échanges ont exploré les fondements de la communication bienveillante, mettant en avant le respect comme pierre angulaire de la société. Une réflexion éthique collective a émergé, soulignant la nécessité d'une approche émergente pour organiser une pensée commune. Il faut trouver des outils méthodologiques, tout en restant ouvert à une approche non dogmatique. Les discussions ont également abordé les limites réelles de la formulation de principes éthiques, mettant en lumière les défis liés aux contradictions de l'organisation de la société, à la violence sociale, la durée nécessaire aux transformations de tout genre, à la souffrance et aux émotions négatives comme la colère, l'impatience ... Créer du lien pour réunir les conditions du bien être et du respect. L'importance du travail sur soi pour une transformation sociétale éclairée a été évoquée pour accompagner les démarches de notre initiative en conscience.

Le texte d’Agnès : « Communications Bienveillantes »[modifier]

Le respect, concept fondateur pour la société dans son ensemble.[modifier]

Agnès a réalisé un travail de recherche et de rédaction très riche sur le respect et la communication non violente. Le texte aborde de nombreux enjeux comme la différence, la bienveillance, l’ouverture à l’autre, l’altruisme, le don de soi, l’humilité, la patience, la tolérance, la compassion et la compréhension.

Son texte propose un cheminement du respect des autres et de soi-même vers des relations apaisées et saines.

Il faudra sans doute reprendre ce texte : construire un sommaire, analyser les enjeux principaux.

Remarques rétrospectives[modifier]

→ Peut-être que nos textes personnels pourraient enfin s'adresser à un nouveau participant (une personne) et lui présenter les principes éthiques de notre initiative (le groupe) → ce serait un moyen ensuite de lui faire comprendre le sens d'un "règlement intérieur" à partir des notions de respect, écoute active, motivation bienveillante... bref, cela permettra de définir le type de "gestion positive" que nous recherchons ?

→ Peut-être que ces textes personnels pourraient être rédigés par chacun pour alimenter la démarche de chaque participant ?

L’approche collective d’une réflexion éthique. Approche et méthodes.[modifier]

L’organisation d’une pensée commune[modifier]

Tous ces thèmes sont riches et appellent une réflexion sur l’organisation de notre pensée commune.

Sylvain évoque le débat classique sur la nécessité ou non d’avoir une organisation en « système philosophique ». Il compare le "système philosophique" avec une main humaine. De la même manière, que les os, articulations et muscles travaillent ensemble pour permettre à la main d'accomplir différentes tâches. Un système philosophique est une sorte de structure mentale où différentes idées et concepts sont mis en relation puis se combinent pour aider à comprendre le monde et guider nos actions. Tout comme la main a différentes fonctions, comme saisir, toucher et manipuler, un système philosophique a des idées qui nous aident à penser à ce qui est important dans la vie et comment agir.

Monique demande s’il existe une méthode pour organiser une pensée en un système philosophique et Sylvain se montre très réservé, car il doute de pouvoir être en mesure de fournir la meilleure des méthodes, lui en tant que simple individu (cf. Socrate).

C’est plutôt par l’échange et par l’intelligence collectif qu’une structuration progressive peut émerger ou non…

Mais on ne peut éluder ce débat de la recherche d’une synthèse commune et il faudra peut-être y revenir, notamment pour définir une approche pour l’organisation de débats collectifs sur l’éthique.

Remarques rétrospectives[modifier]

a-1) Sylvain fait valoir et avertit que l’émergence de systèmes philosophiques peut conduire à des systèmes de pensée rigides, dogmatiques, fermés. (Cela a été le cas avec le marxisme-léninisme par exemple, et les dérives de l’URSS.) Il ne souhaite pas reproduire une telle démarche.

La question : comment construire une approche du débat collectif autour de l’éthique pour faire émerger des systèmes philosophiques ouverts et collectifs qui pourraient mieux structurer nos organisations sociales ?

a-2) L’objectif de la réflexion sur l’éthique pour notre groupe est-elle si ambitieuse ? Si profonde ? Est-ce qu’il s’agit plutôt d’établir des exigences éthiques pour le fonctionnement interne à une organisation ?

Réflexion sur les difficultés et limites autour de « principes éthiques ».[modifier]

Limites[modifier]

Nous évoquons les limites de telles « principes éthiques » face à la dimension universelle du problème.

Nous avons une interrogation sur la légitimité de parler de respect, d’altruisme et de non-violence de la part de personnes issues des sociétés occidentales…

Il s’agit du débat entre l’idéal éthique et les réalités concrètes de terrain…

La violence à l’origine des organisations sociales.[modifier]

Historiquement, les sociétés ont été fondées sur des relations sociales définies par les contraintes productives mais aussi par une violence constitutive des rapports sociaux qui sont des rapports de domination et des rapports d’exploitation… Ces rapports définissent justement les « systèmes philosophiques » et les valeurs morales idéales proposées par les classes dominantes pour légitimer un ordre social injuste, un système de castes au nom de la paix, de l’ordre, etc…

cf. K. Marx voyait dans ces discours sur la paix et le respect une manière de dissimuler les contradictions et les conflits sociaux réels sous une apparence de concorde, tout en évitant de remettre en question les inégalités fondamentales existantes.

Questions : → Est-ce que la véritable transformation sociale nécessitait une compréhension critique des structures économiques et politiques sous-jacentes, plutôt que de simplement adhérer à des idéaux qui pourraient servir à maintenir l'ordre établi ?

→ Certains mouvements ont choisi la lutte armée parfois. → La non-violence est-elle universelle ? Comment justifier notre intention commune autour de la non-violence ? Comment argumenter cela ? Quelles contradictions devrons-nous résoudre ? Quelles choix assumer ?

Le contexte violent de certaines populations…[modifier]

Lorsque l’on vit ou survit dans certaines zones géographiques difficiles (exemple : les favelas au Brésil), la non-violence n’est pas toujours une norme sociale entre groupes sociaux (cf. phénomène des gangs, minoritaires mais influents dans la société par leur violence)… Pourtant, toujours au sein d’une communauté donnée…

C’est la même chose au niveau de nos sociétés, même si la violence est devenue violence économique (accumulation des richesses par les uns, précarité et misère pour les autres)

Le rapport au temps[modifier]

Au sujet de « la différence » : nous aboutissons au fait qu’une société injuste, aux structures contradictoires et violentes ne peut être transformée immédiatement, comme il est illusoire de penser que les groupes sociaux, les minorités, etc… peuvent immédiatement se connaître, se comprendre et savoir comment entrer en relation dans une démarche constructive pour réorganiser nos sociétés.

→ Pour accomplir des changements importants, que ce soit au niveau personnel, local ou collectif, il est essentiel de comprendre que ces transformations prennent du temps.

Ainsi, toute approche visant à guider et initier des évolutions positives doit reconnaître que ces changements sont graduels, progressifs et parfois limités. Cela conduit à la réflexion sur une "éthique de l'engagement", soulignant la nécessité d'adopter une perspective éthique dans notre manière d'aborder et de soutenir ces processus de transformation.

Le rapport à la souffrance et aux émotions négatives.[modifier]

Lorsque des situations injustes, oppressives ou des problèmes dans la façon dont nos sociétés fonctionnent créent des souffrances, cela peut provoquer des émotions très fortes comme la colère, la tristesse, ou même conduire à un sentiment d'apathie (indifférence).

Pour faire face à ces émotions difficiles, certaines personnes peuvent développer une tendance à s'anesthésier émotionnellement en utilisant des moyens tels que la consommation excessive, la toxicomanie, l'alcoolisme ou la prise d'antidépresseurs.

Ensuite, l'idée est que lorsqu'on vit dans un environnement où la violence est courante, cela peut rendre difficile pour certaines personnes de comprendre l'importance de gérer et de reprendre le contrôle de leurs émotions. Notamment pour améliorer leur situation personnelle, mais aussi pour être disponible et fonctionnel pour un engagement vers des démarches de transformation collective comme celle que nous souhaitons développer. Le cerveau peut être conditionné par cette violence, par cette souffrance, ce qui rend la tâche de changer ses habitudes émotionnelles plus complexe.

Ce qui nous amène à la démarche de Monique sur le respect et les liens d’attachement

le texte de Monique : Le respect et les liens d’attachement[modifier]

La chimie du cerveau humain et la gestion des émotions.[modifier]

ocytocine et sérotonine vs adrenaline et cortisol[modifier]

Monique débute une démarche d’étude et de synthèse autour des « liens d’attachement » comme source de stabilité émotionnelle et donc comme source de lucidité mentale.

Lorsqu’on se sent respecté, aimé, compris, etc… le cerveau libère de l’ocytocine et de la sérotonine, les substances neurochimiques du bien-être.

Quand on manque de respect, d’amour et de connexion aux autres, le cerveau libère de l’adrénaline et du cortisol, les hormones du stress.

Monique écrit par ailleurs :

« Le respect mutuel permet de créer un environnement sécurisant où les individus se sentent écoutés, compris et acceptés. Cela favorise la confiance et la stabilité dans les relations, ce qui renforce les liens d'attachement. D'un autre côté, lorsque le respect est absent dans les relations d'attachement, cela peut créer des tensions, des conflits et même affecter la sécurité émotionnelle des personnes impliquées. Le non-respect des limites, des besoins ou des droits de l'autre peut fragiliser les liens d'attachement et même les rompre. Il est donc important de cultiver à la fois le respect et les liens d'attachement dans nos relations pour favoriser des connexions positives et durables. »

Konrad Lorenz « l’Agression, une histoire naturelle du mal »[modifier]

De nombreuses études sur la chimie du cerveau en lien avec l’attachement ont été publiées. Pour le rapport à l’origine de la violence, il cite entre autres par l’ouvrage du biologiste et éthologue allemand, Konrad Lorenz, avec son livre « l’Agression, une histoire naturelle du mal ». Konrad Lorenz décrit les émotions qui assurent la survie : la colère fait fuir l’ennemi, la peur nous tient à distance des périls, la tristesse nous assure le soutien des autres…

Sylvain souligne l’évolution de nos réflexions, passant du registre philosophique à la philosophie morale, qui est au cœur de notre mouvement. Sylvain : Nous constatons le passage de nos réflexions philosophiques au registre scientifique (la biologie, l’éthologie, animal/homme).

Ce sujet nécessiterait la participation de professionnels/spécialistes du cerveau, de biologistes.

Les différentes qualités nécessaires au respect[modifier]

La confiance, l’empathie, la compassion, l’intégrité et l’honnêteté. Un environnement rassurant crée les conditions favorables à tisser des liens d’attachement solides.

Synthèse : * L’importance d’un entraînement à la gestion des émotions pour canaliser l’adrénaline. * Développer la compréhension de nos réactions pour adapter les réponses. * Diffusion à un large public de la connaissance du fonctionnement de notre cerveau et de nos réactions : ce travail existe déjà avec le courant de la « psycho-éducation » autour des thérapies psychologiques, etc …

L’initiative d’Emilia : une courte méditation au début d’une réunion collective.[modifier]

Lors d’une réunion autour du travail d’Emilia, la très bonne idée de l’écriture pour une courte méditation de 2 ou 3 minutes en début de réunion, autour des intentions définies par le groupe. La méditation agit sur le stress et permet de mieux maîtriser son mental. Les capacités d’attention et de concentration s’amplifient, les émotions sont régulées.

Échanges pour conclure =[modifier]

problèmes prioritaires[modifier]

Un travail pour une réflexion profonde est en cours pour chaque personne du groupe afin d’identifier des problèmes prioritaires et les besoins pour transformer notre société.

  • Besoin d’analyser des dysfonctionnements de la société.
  • Une population qui ne peut plus se nourrir est-ce devenu la norme acceptable ?
  • Que faudrait-il faire ? De quelle manière ?
  • Le respect peut-il ouvrir les portes que le non-respect peut laisser fermées ?

Quelles sont les spécificités de notre démarche ? ses limites actuelles ? ses élargissement ultérieurs possibles ?

approche et méthode : une ouverture non dogmatique[modifier]

Sylvain : Les systèmes philosophiques ont été abordés, mais cela reste ouvert au collectif, à l’intelligence collective. Il s’agit d’être prudents, de rester ouverts en vue d’établir une approche permettant l’émergence de notre mouvement non violent. C’est au niveau individuel, local, communautaire, que les besoins spécifiques peuvent être analysés, ressentis et exprimés…

Si une méthode pouvait émerger, ce serait toujours une méthode à partir d’outils à s’approprier (comme la CNV, l’analyse des besoins d’une communauté locale..)

l'importance du travail sur soi[modifier]

Nous proposons l’idée d’avoir une réflexion sur l’importance d’un travail sur soi pour découvrir notre côté solaire et pouvoir aller vers les autres. Les personnes rayonnantes, etc ...

mais il y a le problème éthique autour des dérives autour du charisme et de la séduction ( cf ego chez Agnès ) ...

il ne s'agit pas d'une "secte" ! ... à suivre ...

Résumé des sujets qui ont émergé lors de nos échanges[modifier]

• Philosophie morale, biologie des émotions, choses dont nous avons besoin pour transformer la société • Politique : influencer les réflexions et faire évoluer. • Le rôle pratique de notre démarche de faire émerger notre mouvement de façon non violente. Justification au sens philosophique de notre approche non violente.

Prochaine réunion mardi 5 décembre 2023

Réflexion au sujet du questionnaire destiné aux nouveaux membres. --> est-ce éthique de récolter de genre d'informations ? quelles contraintes légales pour les stocker ? ( cf CNIL )